PERPIGNAN : le jackpot de la misère PDF Imprimer Envoyer
Mardi, 15 Juillet 2014 14:04

C’est avec indécence que la presse et la plupart des commentaires se sont repus d’une manne d’argent qui tomberait avec la rénovation urbaine sur les quartiers pauvres de Perpignan, parce que pauvres… certains ont même jalousés ces pauvres … Mais de quoi parle-t-on ? De la rénovation urbaine, c'est-à-dire de fonds strictement aux mains des élus et des politiciens et qui n’atteignent évidemment pas les poches des pauvres. Il suffit de savoir comment on été dépensés les millions de la rénovation urbaine précédente, supervisée par le Maire Jean-Paul Alduy qui a présidé les destinées de l’Agence nationale de la rénovation urbaine, avant un départ anticipé de ce poste - assez mal éclairci et qui avait été agrémenté par les propos de Georges Frèche lors du Grenelle de l’Environnement au Palais des Congrès de Perpignan, le 12 octobre 2007.

 

Pour illustrer cette fumeuse rénovation il faut savoir que des organismes spécialisés ont vécu – et vivent peut-être encore - sur la bête – comme la Société d’Aménagement Foncier et Urbain capable de recevoir des subventions mais incapables de terminer les programmes comme celui de St Matthieu. Il faut savoir aussi que l’essentiel des dépenses est allé à la « rénovation » des places (Catalogne, Arago etc.) afin de contenter des clientèles qui n’ont rien à voir avec la rénovation : les automobilistes, les tenanciers de terrasses, accessoirement les chiens pour leurs besoins.

Dans cette rénovation, l’environnement a été littéralement minéralisé. Les arbres ont été liquidés en grand nombre, surtout les platanes, insupportables avec leurs branches, leurs feuilles, leurs racines et leurs étourneaux. Toute trace de terre ou d’herbe « naturelle » a été imperturbablement pourchassée. Lorsque les palmiers ont crevé, ils ont été à grand frais (et en grande diligence) remplacés. Des obstacles de toute sorte sont sortis de terre sur les trottoirs, magnifiés par les sucettes Decaux de plus en plus larges. La rue Foch illustre parfaitement la déshumanisation d’un quartier promis à une rénovation qui ne vient pas : les arbres ont été remplacés par des bacs en bois avec magnolias ; ceux-ci ne survivant pas, les bacs en bois ont été remplacés par des bacs acier avec circuit d’eau ! Les chicots de magnolias ne s’en portent pas mieux mais au moins ils ont l’eau courante que l’on refuse aux humains : la dernière fontaine de St Matthieu a été démontée. Il ne manquait plus que les mal-logés puissent se désaltérer à l’œil !

A l’heure où tout un monde s’ébaudit sur l’enrichissement des pauvres des quartiers pauvres, on sait que les décisions municipales ont déjà contraint un grand nombre d’habitants de déguerpir au motif de l’insalubrité bien sûr mais aussi de cahier des charges interdisant la location. Moralité : les quartiers pauvres deviendront riches qu’en les pauvres partiront, un adage à mettre en parallèle avec la grande attention que porte la justice française à ce que les victimes ne puissent pas s’enrichir.

 

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